Je boirai l’eau d’un puits qui fait jaillir du vin
Je changerai l’âme de celui qui se joue divin
Le ciel est encore jeune et la nuit raccourcie
J’ai commencé le jeûne de la saison des pluies
Raccroche ! Dis-t-on et le bleu jouera du mauve
Empoche mecton ! Et tu viendra calmer le fauve
Il y a des pâleurs du jour qui ressemblent à la fin
Et des nuances de velours qui mettent le sud à mes reins
Je transforme, je caboche et tes yeux montrent le frein
Le cheval fouetté se décroche et Nietzsche n’est pas mort en vain
Il cavale et henni comme un fou qui s’embarque
Il ne sait pas la furie d’une course qui débarque
Va me chercher le lait ! Et n’oublie pas la porte
Il est l’heure du cocher et des langues mortes
Je me suis agrippé aux poches de tes yeux
Et dans la dernière de mes folies j’y est mis le feu
Allez dors maintenant et ravale cette salive qui te gène
Allez forme un rang et fait lui bouffer ses gaines
Demain le coiffeur te fera tondre les cils
Et toute ta douceur ne sera plus tactile
Allez va ! Pauvre mec et prend la clé des champs
De toute façon le monde ne tiendra pas vingt ans
Tu poursuis à la hâte le destin d’un autre
Tu poursuis et tu te tâte à corriger tes fautes.